Le mardi 28 mai après midi les syndicats des personnels ont été reçus, à l’invitation du Vice recteur (peut-être suite à notre courrier de demande de rencontre quelques jours auparavant) : réunion restreinte en « présentiel », élargie en visioconférence.
Le VR commence la réunion par remercier les syndicats pour leurs suggestions constructives en réponse à son invitation. Mais il fustige le SNES-NC de l’avoir injustement accusé de ne pas avoir communiqué avec les enseignants lors de la crise : il se justifie en expliquant que la communication a été continue, par l’intermédiaire des chefs d’établissement, qui étaient parfois dans des situations difficiles et qu’il a fallu mettre en sécurité. Nous lui rappelons que le SNES-NC n’a fait que porter des remarques de nombreux collègues qui ont attendu en ces moments difficiles un message fort et que rien ne l’empêchait d’adresser quelques lignes aux personnels. Et malheureusement nous n’avons pu que constater des communications de chefs d’établissement fort disparates le mardi matin après une nuit d’émeutes d’une très grande violence.
Il présente un inventaire (non exhaustif) des établissements touchés par les dégradations :
Petro Atiti : très touché, impossible de reprendre, sans doute pour toute l’année 2024
Auteuil, Boulari, Kaméré, Rivière Salée : collèges touchés mais pas de détails donnés sur les dégradations
Dumbéa sur Mer, Portes de Fer, Tuband : des dégradations moindres, a priori
Pas de montant du coût des dégradations à ce jour.
Aucun établissement ne rouvrira sans l’aval d’une commission de sécurité. De même, si la circulation n’est pas rétablie sur l’ensemble de l’agglomération le 17/06, il n’y aura pas de reprise. Toute difficulté de circulation devra être signalée aux Chefs d’Etablissement.
Le Vice recteur est conscient du choc général chez les personnels. Il rappelle le numéro vert de la cellule psychologique. Les personnels qui ne se sentiront pas en état de reprendre le 17/06 devront consulter leurs médecins pour des arrêts maladie.
Il espère pouvoir mener une réflexion sur les formes que va pouvoir prendre la reprise. Concernant les élèves des collèges touchés par des dégradations, ils seront relocalisés dans les établissements intacts. Cependant, on remarque qu’il manque 680 places pour permettre une scolarité normale de tous ces élèves. Priorité sera donnée aux classes de 3ème. Les transferts se feront par blocs (il n’est pas question de surcharger les effectifs des établissements d’accueil). Une collaboration entre le public et le privé est envisagée lors de la réaffectation des élèves. Les enseignants eux aussi seront peut être déplacés dans un établissement privé. Cela concerne surtout certaines filières du lycée Petro Atiti.
Le Vice recteur semble satisfait que les établissements scolaires aient été peu visés par les casseurs. Nous lui faisons remarquer que c’est parce que la population les a défendus contre lesdits casseurs.
Nous intervenons également pour faire remarquer que les plages horaires des lycées (7h-17h30) impliquent pour des élèves et des personnels des déplacements de nuit, ce qui, dans le contexte actuel est un danger potentiel. Pas de réponse claire du Vice recteur ou de ses services, qui certes reconnaissent qu’il y a un vrai problème mais semblent considérer que ce sera aux chefs d’Établissement de le gérer.
Nous soulevons la question des examens et des stages ; ces derniers sont tous reportés après août, dans la mesure où le tissu économique pourra en offrir. Le cas échéant, le VR a la possibilité de donner une dispense de PFMP pour la validation du diplôme.
Pour les épreuves ponctuelles, il faut un avis de la DEGESCO pour en modifier les modalités et les contenus. Les admissibles aux concours de recrutement seront rapidement informés des modalités de leur oral (décalage de la date de passage ou visioconférence).
Les personnels qui ne pourront pas reprendre sur leur lieu d’exercice habituel seront réaffectés dans d’autres établissements, en fonction des déplacements d’élèves. Aucun agent ne se verra engagé dans les travaux de remise en état des établissements, qui seront confiés à des entreprises qualifiées.
Nous évoquons des demandes de fin anticipée de Mise à Disposition. Les personnels qui l’envisagent doivent se signaler auprès de la DP ce.dpe@noumea.nc qui traitera alors la demande auprès du ministère. Ces demandes seront traitées au cas par cas avec un délai de réflexion qui serait laissé aux enseignants.
Sur la question de la sécurité à l’intérieur des établissements, rien n’a été anticipé... Un syndicat propose que la police intervienne dans les établissements. Si appel est fait à des entreprises de sécurité, c’est aux établissements d’en prendre l’initiative sur leur budget de fonctionnement... Mais personne ne semble avoir pris la mesure des tensions qu’il pourra y avoir au sein des établissements entre les jeunes.
Conclusion : la concertation entre l’administration et les représentants des personnels existe ; mais elle est loin d’avoir fait le point complet sur les préoccupations et les difficultés qui nous attendent.
A noter que dans cette réunion, nous avons été quasiment les seuls (SNES-NC, SNEP-NC) à intervenir face à une administration dépassée… Nous avons en particulier regretté que cette administration ne soit pas davantage à l’écoute des enseignants, qui auraient pu signaler la montée de la tension dans les établissements.