Dans son article du 9 janvier , Les Nouvelles Calédoniennes évoquaient les conclusions d’une étude faite par la SECAL sur commande de la Province Sud . On y découvrait notamment que la commune de Nouméa possédait 2 collèges de trop par rapport à la population des élèves et qu’une décision serait certainement actée en 2022 quant à la fermeture de ces établissements. Seul collège de centre ville , Baudoux est dans le viseur.
Le Snes-NC prend acte de cette étude et des prises de positions de la Province Sud mais s’indigne et s’étonne à plusieurs titres.
Sur la forme tout d’abord ; on peut s’interroger sur la pertinence de la date de l’annonce . En pleines vacances scolaires . Alors que l’ensemble de la communauté éducative , mais aussi l’ensemble des Calédoniens, se sont détachés à juste titre de l’actualité, on découvre un projet qui risque de modifier l’avenir proche de nombreux élèves , de nombreuses familles et de nombreux personnels. L’institution sent-elle que la nouvelle sera mal accueillie ?
Sur le fond , le Snes-NC s’indigne de la décision purement comptable qui pourrait être prise . Cette décision contribuerait , par un effet de vases communicants, au remplissage des autres collèges . Or nous savons combien l’équilibre y est parfois fragile. Les collèges de Rivière Salée , de Kaméré ,de Portes de Fer, pour ne citer qu’eux, ont vu leur taux d’incivilités diminuer ces dernières années. Sans minimiser ,bien au contraire , le travail qui y est fait par les équipes , nous savons qu’un effectif global plus restreint est un facteur facilitant pour trouver un équilibre et créer de bonnes conditions d’apprentissage.
Le collège de Baudoux qui apparaît comme le premier visé est un collège qui affiche une grande diversité sociale et qui en ce sens est un exemple à suivre . Où iraient ces enfants ? Au regard des collèges autour de leurs lieux de vie et des écoles primaires fréquentées , il y a fort à parier que la mixité y perdra grandement. La question de l’internat ,hébergé par l’établissement, qui serait contraint de trouver d’autres murs, est aussi préoccupante.
Nous pouvons craindre aussi que certaines familles s’affranchissent des futurs aménagements de la carte scolaire et scolarisent les enfants dans les établissements privés alentours. Toutes ne le pourront pas. Quelle ironie que cette décision d’une institution publique viennent gonfler les rangs de l’enseignement privé !
Nous n’oublions pas non plus les personnels qui seraient de facto obligés de quitter leurs postes . Ce serait une décision qui viendrait encore compliquer les opérations de mutations des agents sur Nouméa et ce pendant plusieurs années au regard des règles en place pour le mouvement des personnels.
Faire des économies sur le dos des élèves et de l’éducation est une politique qui n’a jamais été porteuse de progrès.
Le Snes-NC demande à la Province Sud de se rétracter sur ses projets de fermetures qui ne sont pas expliqués et qui sont uniquement justifiés par des considérations financières .
Le Snes-NC incite tous les acteurs de la communauté éducative à s’opposer à ces mêmes projets.