Monsieur l’inspecteur d’académie « Établissement et vie scolaire »,
Le SNES-FSU-NC a organisé une formation syndicale sur les « missions du professeur documentaliste - états des lieux et perspectives ». Cette journée a emporté une forte adhésion de par le nombre de participants et la qualité des échanges. Nous regrettons d’ailleurs que les réunions de bassins n’aient pu avoir lieu cette année et soient des invitations sous accord du chef d’établissement et sans prise en charge des frais de transport. Outre une rupture d’égalité flagrante, c’était aussi pour les collègues, seuls en établissement, l’unique occasion de pouvoir échanger sur nos métiers avec des pairs.
Nous souhaitions ainsi faire remonter certains points à votre connaissance :
- Le besoin d’être reconnu comme professeur certifié à part entière. En effet, des pratiques humiliantes persistent : des heures d’enseignement non-comptabilisées et souvent des difficultés à les rattraper, des rémunérations différentes des autres certifiés et ce pour le même travail accompli (accompagnements éducatifs, devoirs faits, heures d’ateliers...). De plus, nous avons parfois des travaux supplémentaires sans que nous puissions être rémunérés comme nos collègues en HSE. Certes, à défaut d’une revalorisation, la mise en œuvre des pactes enseignants au moins n’opère pas de distinctions entre nous et les autres certifiés, mais on constate toutefois que nous en sommes parfois écartés pour des motifs sans réalité légale.
- Notre matière est la seule qui ne soit pas formalisée, ce qui complique notre rôle pédagogique de professeurs. C’est aussi le seul enseignement doté d’aucune heure dédiée confiée aux professeurs documentalistes. Cela conduit à des situations extrêmement disparates, de nombreux bricolages locaux et parfois malheureusement à des situations conflictuelles. La reconnaissance de notre matière passe aussi par une inspection spécifique en Documentation avec des personnels issus de la discipline concernée et une création d’une agrégation.
- En EMI, il est bien difficile, sans moyens et sans volume horaire dédié de mettre en œuvre une formation de tous les élèves tout en assurant une progression dans les apprentissages. L’EMI reste d’ailleurs assez abstrait car on ne sait « qui prend en charge quoi ?? » ou encore « quand il faut l’enseigner ? » D’ailleurs, bien que l’ensemble des professeurs, quelle que soit la discipline enseignée, soit concerné, nous ne constatons pas pour autant un module EMI transversale en ESPE.
- Enfin, profitant de cette journée, nous avons échangé sur nos budgets. Il est ainsi déconcertant que certains établissements scolaires n’accordent pas une ligne budgétaire au bon fonctionnement du CDI. Il est ainsi impossible de mettre en œuvre une politique d’acquisition digne de ce nom sans un minimum de visibilité financière. Il serait d’ailleurs opportun de garantir à tous les CDI, un socle minimal de 120 000 à 180 000 F auquel s’ajouterait un financement de 600 F / élève.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur l’inspecteur d’académie, l’expression de nos respectueuses salutations.