Le mercredi 31 août le Vice-recteur recevait les organisations syndicales, qui s’étaient concertées quelques semaines plus tôt pour dénoncer dans un courrier adressé à ce même Vice-Recteur une pléiade de problèmes et de dysfonctionnements dont les conséquences rejaillissent souvent directement sur les enseignants.
On peut citer pêle-mêle : la formation, la liste des missions des enseignants qui s’allonge, les pressions « managériales » des hiérarchies, ou encore l’état de nombreux établissements.
Cette réunion était l’occasion d’échanger sur ces points charnières et problématiques
Nous avons été assez peu convaincus des réponses qui nous ont été apportées, avec un Vice-Recteur qui s’est parfois attardé sur la forme pour pouvoir contourner le fond.
La réelle souffrance qui a été remontée de la part des collègues sur leurs conditions de travail en classe n’a obtenu aucune réponse étayée, mis à part des comparaisons avec la métropole totalement décontextualisées.
Finalement, c’est « Estimez-vous heureux, cela pourrait être pire ! » : voilà une façon de percevoir les choses pour le moins étonnante mais qui surtout autorise la hiérarchie à se détourner des problèmes des enseignants dans leurs pratiques. Par ailleurs il va falloir faire comprendre à bon nombre de nos jeunes étudiants qui souhaitent s’engager dans l’enseignement qu’il n’y a pas d’avenir professionnel à court terme sur le Territoire, dans certaines disciplines, en tant que titulaire .
On peut franchement s’étonner de la déclinaison locale de la stratégie visant à attirer vers le métier.
Même les 300 millions de francs finalement octroyés aux lycées lors du vote du budget supplémentaire au Congrès ne sont qu’une demie bonne nouvelle. Cet argent servira en saupoudrage et ne réglera pas grand-chose au regard des contraintes qui nécessitent d’engager des travaux dans des délais très courts d’ici la fin de l’année. Une belle pirouette politique de la part de nos gouvernants qui savaient pertinemment que le Vice-Rectorat ne pourrait pas dépenser plus dans le temps imparti.
Sur les modalités de la formation, malheureusement, rien n’évoluera. Le Vice-Recteur ne veut pas que les enseignants se forment sur leur temps de service et continuera à solliciter la DAFPEN et les formateurs dans ce sens. Il y aura donc encore des propositions de formations le mercredi après-midi, en soirée ou pendant les vacances scolaires… Et il y aura encore du distanciel quand bien même les collègues dénoncent son inertie et son aspect démotivant. Seul le calendrier évoluera un peu : le plan de formation devrait être disponible en fin d’année pour que les premiers stagiaires soient convoqués plus tôt. Nous doutons fort que cela suffise aux collègues pour accepter d’être irrémédiablement convoqués sur leur temps hors service et nous craignons, in fine, que la formation continue s’enlise. C’est peut-être finalement le but recherché dans le cadre de restrictions budgétaires.
Nous n’avons obtenu aucune réponse et donc nous n’attendons donc aucune évolution concernant les comportements et le pseudo « management » autoritaire et outrancier de certains chefs d’établissement qui font pression sur leurs équipes dans une course au taux de réussite qui tourne à l’absurde. Et l’administration esquive aussi nos interventions sur le chantage que certains directeurs peuvent mettre sur les personnels mis à disposition par rapport à leur renouvellement de séjour.
On constate donc que la rigidité et le dogmatisme de l’administration centrale traverse encore sans peine les fuseaux horaires, et que le « dialogue » social n’en a finalement que le nom au regard du peu d’avancées constatées.