7 juin 2024

Enseigner en Nouvelle Calédonie

Le défi d’une reprise des collèges et lycées le 17 juin

    Partager cet article :
Le défi d'une reprise des collèges et lycées le 17 juin

Le SNES-NC a participé avec les autres organisations syndicales le vendredi 7 juin à une réunion organisée par Madame Champmoreau, membre du gouvernement en charge de l’enseignement et Monsieur le Vice-recteur. Mme Champmoreau a souhaité échanger avec les organisations représentatives avant la communication officielle prévue ce vendredi à 14h. Il nous a été demandé de ne pas diffuser d’informations avant cette conférence de presse.

Un bilan des établissements

Il nous a tout d’abord été présenté un état des lieux des établissements qui ont subi des dégradations. Le bilan paraît moins alarmiste que prévu. Boulari, Kaméré, Rivière-Salée, et Tuband n’ont pas subi de dégradations majeures. À Auteuil une expertise technique est programmée la semaine prochaine. La réouverture des établissements est plutôt conditionnée à des contraintes externes : les transports publics, la possibilité de barrages aux environs des établissements et l’approvisionnement des restaurants scolaires.

Néanmoins, le Vice-rectorat envisage la réouverture des collèges à partir du 17 juin. Le lycée Pétro Attiti est le seul établissement qui a subi des destructions importantes. Il ne réouvrira pas au 17 et les élèves seront replacés dans différents lycées jusqu’à la fin de l’année. Les internats des lycées du Nouméa-Grand Nouméa ne seront pas en capacité d’accueillir des élèves à la rentrée pour de nombreuses raisons : fonctionnement de la restauration scolaire, manque de personnel d’encadrement et la problématique de devoir renvoyer chez eux les élèves en cas de nouveaux troubles.

Des modalités de reprise différentes entre les collèges et les lycées
 
Tous les personnels reprendront le 17 juin. La réouverture des établissements sera différente entre les collèges et les lycées. Dans les collèges, le lundi et le mardi seront réservés au travail des équipes pour organiser cette reprise. Ils pourront accueillir à partir de mercredi des élèves. Une grande autonomie leur sera laissée. Si les équipes estiment qu’elles ont besoin de plus de temps, il sera possible de n’accueillir les élèves qu’à partir du 24.

Dans les lycées, la première semaine ne sera dédiée qu’au retour des personnels. À partir du 24, ils pourront accueillir des élèves selon des modalités choisies par les équipes. La rentrée pourra être échelonnée.

Beaucoup d’élèves ne pourront reprendre le chemin de l’école soit parce qu’ils ne sentent pas prêt soit pour des raisons de transport. Il sera demandé aux professeurs de mettre en œuvre une continuité pédagogique.

Des enjeux multiples

Concernant les examens, Mme Champmoreau a pris l’attache du ministère de l’Éducation nationale. Les examens seront basculés en contrôle continu. Les stages dans la voie professionnelle sont suspendus jusqu’à nouvel ordre.

Les organisations syndicales sont intervenues sur plusieurs autres questions. La première a porté sur les personnels qui ne pourront pas se rendre sur leur lieu de travail. La gestion se fera au cas par cas et donc à l’appréciation du Vice-rectorat. Nous serons attentifs à la gestion de ces situations.

Le Vice-rectorat a bien rappelé que les professeurs absents devront se justifier. Sans certificat médical, il y aura forcément des retenues sur salaire.

M. le Vice-recteur a tenu à rappeler les personnels au devoir de réserve et de neutralité en particulier sur les réseaux sociaux. Le SNES-NC reste dubitatif sur cette question du devoir de réserve et de neutralité. Il est en tout cas essentiel de faire la différence entre l’expression d’opinions politiques et les propos racistes ou qui incitent à la violence qui doivent être absolument sanctionnées. La DRH de la Nouvelle-Calédonie a d’ores et déjà annoncé des possibilités de sanction et le Vice-rectorat communiquera également en ce sens.
 
La sécurisation des établissements a été de nouveau abordée. Les réponses ont été plus vagues. Mme Champmoreau a annoncé travailler à une coordination avec les services du haussariat. La question de la sécurité au sein des établissements n’a, elle, pas été abordée. Encore une fois, les établissements devront s’adapter à leur contexte spécifique. On peut craindre que les moyens soient insuffisants dans des établissements qui étaient déjà en difficulté de ce point de vue.

Mme Champmoreau a néanmoins rappelé à plusieurs reprises que la sécurité des personnels était pour elle une priorité. Elle nous a assuré avoir fait passer un message de fermeté aux chefs d’établissement. Le mal-être des élèves peut être entendu, mais en aucun cas les comportements vindicatifs, voire agressifs, ne doivent être tolérés.On peut encore une fois se questionner sur la capacité des établissements à faire appliquer des règles plus strictes. Les organisations syndicales ont bien rappelé que le retour allait être particulièrement difficile dans certains établissements avec des élèves qui ont manifestement joué un rôle actif lors des émeutes. Mme Champmoreau a affirmé en avoir bien conscience.

La question des téléphones portables a été abordée. Plusieurs organisations syndicales ont demandé leur interdiction dans les établissements. Les réseaux sociaux semblent avoir en effet joué un rôle délétère auprès de la jeunesse. M. Le Vice-recteur a répondu que cela relevait du règlement intérieur de chaque établissement. Le SNES-NC a demandé que le politique s’empare de la question pour fixer un cadre commun. Mme Champmoreau y semble (ou y est) favorable et se propose d’étudier la question d’un point de vue juridique.

La reprise sera donc un défi immense. Nous serons loin de pouvoir reprendre dans des conditions normales. Madame Champmoreau a employé l’expression de “service public minimum”.

Nous invitons les professeurs à nous faire remonter leurs interrogations ainsi que les modalités de reprise dans les établissements. Le SNES-NC tentera de vous accompagner au mieux !